La présente étude est une contribution à l’étude de la distribution spatio-temporelle d’un poisson téléostéen le Merlu Merluccius merluccius (Linnaeus, 1758) ainsi que l’étude de son biologie de croissance dans la baie de Bou-Ismail. Le SIG a été utilisé dans ce travail, pour acquérir, archiver, valoriser et présenter sous une forme cartographique des bases de données spatio-temporelle provenant de différentes campagnes de chalutage dans un référentiel unique dans le but d’établir un modèle de distribution de merlu européen (Merluccius merluccius )de la baie de Bou-Ismail. La variabilité temporelle et bathymétrique des densités (ind./h), biomasses (kg./h) et des structures démographiques (tailles et sexes) des merlus a été étudiée à partir des données provenant de trois campagnes de chalutage réalisés entre 1982 et 2004 à différentes strates bathymétriques (50 - 800 mètres) dans la baie de Bou-Ismail. Des analyses statistiques ont également été utilisées pour identifier les effets de 22 ans d’exploitation et de la profondeur sur l’abondance et la structure démographique du Merluccius merluccius. Les résultats de ces analyses ont montrés que l’effet de la profondeur est significatif, les concentrations les plus importantes de merlu sont apparues entre 100 et 200 mètres de profondeur (probablement en corrélation avec la présence de pépinières), au-delà de 500 mètres, le merlu présente une abondance limitée. La surexploitation du merlu européen a eu des conséquences sur la structure démographique. En effet, une diminution très importante des tailles moyennes et maximales des individus ainsi que de la proportion de femelles a été observée au cours des années 1982, 2003 et 2004. La croissance du merlu de la baie de Bou-Ismail, vérifie l’hypothèse d’une croissance rapide démontrée auparavant dans d’autres zones de distribution aussi bien en Méditerranée qu’en Atlantique nord. La croissance en taille suit le modèle linéaire, rapide chez les jeunes et diminue avec l’âge.

Aujourd’hui, la façade maritime algérienne, à l’instar des littoraux méditerranéens qui est exposée aux impacts de changement climatique et d’élévation du niveau moyen de la mer, tels que les phénomènes d’érosion et de submersion marine. Il a été constaté que le phénomène d’érosion affecte l’ensemble des plages sableuses existantes, où 80 à 85% subissent des situations d’amaigrissement, tandis que, près de 10% seulement sont en état de stabilité, cela est dû aux processus hydrosédimentaire. 1287.64 ha des terres subissent un risque d’inondation par un niveau d’élévation d’eau moyen de 3m. Cependant, il a été ressorti que le recul de trait de côte devient plus en plus perçu, avec un taux de recul moyen de l’ordre de -0.39 m/an sur une échelle de 1972 à 2020. Pour cela on a consacré ce travail pour mieux comprendre l’impact de ces phénomènes sur notre zone d’étude à moyen et à long terme.