Evolution morpho-dynamique de la baie d’Alger: observation et modélisation hydrodynamique et sédimentaire
Auteur
Dahmani, Abd El Alim
L'Algérie possède un littoral de 1622 km dont la bande représente 1,9% du territoire national
sur lequel se concentre 37% de la population. Or, La côte algéroise, et à fortiori les plages de
la baie d’Alger étant très anthropisées et à la fois très convoitées souffrent du phénomène érosif
qui a affecté près de 80% des plages sableuses à l'échelle mondiale. La dynamique côtière le
long des plages de la baie d'Alger est fortement influencée par les agents hydrodynamiques, les
facteurs morphologiques, les activités humaines, les infrastructures sociétales et la présence de
structures rigides, ce qui perturbe leur équilibre hydro-sédimentaire. Dans ce but, et afin de
mieux comprendre le fonctionnement hydrosédimentaire de la zone en périodes calmes et
tempétueuses ainsi que pour évaluer la réponse morphologique des plages face à tels forçages,
des levés hydrographiques (Simrad Cruise7), courantologiques (Global water Fp101 et
Valeport 106) et sédimentologiques (la Benne Ven-Veen et pièges à sédiment uni et
multidirectionnels) ont été effectués. Parallèlement à ces mesures, la base de données d'état de
la mer d’INFOPLAZA entre 1992 et 2020 et les enregistrements de la bouée houlographe
DATWELL entre 1998 et 1999 ont été amplement exploités. En outre, une analyse statistique
du climat des vagues/vents au large, une modélisation statistique des valeurs extrêmes, l’action
des agents hydrodynamiques sur les sédiments (estimation de la contrainte de cisaillement), un
seuillage des tempêtes mineurs et majeurs, ainsi qu’une modélisation numérique des processus
côtières à l’aide du modèle (Mike 21/3 FM) ont été réalisés. Dans un contexte d’évolution de
trait de côte, l’étude de la réponse morphologique du rivage a témoignée un recul notable de
trait de côte de 40% des plages de la baie d’Alger lors ces 63 dernières années. Cette étude met
également en évidence la prévalence d'un état de mer semblable à celui d’une vague qu'une
houle tout en soulignant que l’hydrodynamique côtière (notamment le courant de dérive), le
taux de transport sédimentaire et les changements morphologiques des petits-fonds sont
profondément impactés par le très fort contraste entre les périodes hivernales et estivales en
termes d'hauteur significative des vagues (vagues très énergétiques en hiver), d'occurrence des
ondes de tempête (peu marquées en été) et de direction dominante des vagues (la dominance
du secteur ONO en hiver et du secteur NNE en été). Cependant, il est précieux de clarifier
l'influence du d50 sur le schéma dominant du transport sédimentaire dans la zone de surf,
puisque les flux sédimentaires transversaux hivernaux jouent un rôle majeur dans les processus
naturels d'équilibre côtier au sein des plages de sable très grossier caractérisées par un flux
longitudinal limité. De plus, il a été constaté que les valeurs seuils des tempêtes mineures étaient
fortement et uniquement influencées par le d50, ce qui nous a conduit à fixer le seuil Hs à 01 m
(? Hs, 50%) pour les plages à sédiments fins à moyens et à 1,5 m (? Hs, 75%) pour les plages à
sédiments grossiers à très grossiers tandis que les tempêtes dépassant une hauteur de 2,7 m (?
Hs, 95%) sont considérées comme majeures et les valeurs de Hs < Hs, 50% sont considérés comme
dominant uniquement sur la dynamique saisonnière des plages. En rassemblant l'ensemble des
informations et les résultats obtenus, la collaboration entre les différents acteurs de la gestion
du littoral devrait permettre une gestion concertée, globale et efficace de cet espace.