Essai de dégradation du lindane par le fer à la valence zéro
Les pesticides sont devenus un outil indispensable pour lutter contre les ennemis des cultures en agriculture (insectes, parasites). Ce sont aussi des substances destinées à des fins sanitaires pour l'homme et les animaux. Leur première utilisation remonte aux années 40, leur action sur l'augmentation du rendement agricole s'est fait tout de suite sentir, mais après quelques années d'utilisation, des accusations d'atteinte à la santé et à l'environnement se sont fait entendre. Plusieurs études ont démontré les effets néfastes et ont confirmé ces accusations.
Le danger des pesticides est dû au manque de sélectivité vis-à-vis de leurs cibles, ils sont absorbés par les animaux et l'homme via la nourriture, l'eau d'alimentation ou l'air respiré. De nombreux travaux scientifiques ont montré que les pesticides peuvent avoir des effets toxiques, mutagènes, tératogènes ou cancérigènes. Leur utilisation à grande échelle a généré une contamination inquiétante des milieux aquatiques. Compte tenu de leurs dangers, les instances sanitaires internationales ont limité sévèrement leur présence dans les eaux potables. Pour se conformer à ces normes, les producteurs d'eau ont été obligés d'introduire des procédés d'élimination de ces polluants dans leurs filières de traitement. Certains d'entre eux utilisent la rétention comme principe (l'adsorption sur charbon actif en poudre ou en grain et les procédés membranaires), d'autres, la transformation (l'oxydation à l'ozone ou à l'ozone couplée au peroxyde d'hydrogène). Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients et surtout un coût.
Les eaux algériennes ne sont pas exemptes de cette forme de pollution comme indiqué par une étude effectuée dans la région de Staouali. Les résultats obtenus montrent la présence de pesticides organochlorés (lindane, heptachlore, 2.4 et 4.4 DDT, 2.4 et 4.4 DDE) et de pesticides organophosphorés (diazinon et parathion méthyle). Dans plus de 30% des échantillons analysés, la concentration de certaines de ces molécules dépassaient les valeurs guides de l'OMS [1]. L'objectif de ce travail est d'étudier la possibilité d'élimination d'un pesticide par une réduction au fer à la valence zéro. Notre choix s'est porté sur le lindane, un insecticide organochloré interdit d'utilisation depuis l'année 2002 dans beaucoup de pays mais largement utilisé encore dans les pays en voie de développement car les pays développé liquident leur stocks qui continuera de laisser son empreinte pendant des années encore du fait de sa persistance.
Dans un premier chapitre, nous exposons une synthèse bibliographique sur les pesticides, les méthodes analytiques et les méthodes d'élimination les plus utilisées ainsi que sur le procédé choisi : la réduction par le fer à la valence zéro. Le deuxième chapitre contient la présentation du matériel et méthodes expérimentales utilisés. Nous présentons dans un troisième chapitre les résultats expérimentaux obtenus ainsi que leur discussion.