L'immense richesse de la population algale est pour l'homme, une source toujours renouvelée d'émerveillement et pour le scientifique un terrain propice à la recherche et aux grandes découvertes.
Certaines de ces algues charment grâce à leurs jolies formes, couleurs, et structures, d'autres constituent des denrées alimentaires sans oublier leurs bienfaits dans le domaine médical, paramédical, esthétique. D'autres encore suscitent notre admiration ou inquiétude par leur évolution qui demeure pour nous un mystère.
La flore algale des côtes algériennes, pas tout à fait mystérieuse, mais reste encore peu connue jusque là, les principaux travaux réalisés dans ce domaine sont anciens à très anciens. D'abord Montagne (1838) puis ceux de J.Feldman (1931-1961). G.Feldman (1936-1949 in Ould Ahmed 1994). Tous ces travaux ont pu mettre en évidence la présence de plus de quatre cent soixante (460) taxons et stades le long de nos côtes. Suite à des travaux plus récents : Seridi (1990), Ould Ahmed (1994), Kadari-Meziane (1994) et Ould Ahmed et Meinesz (2007) ; nous dénombrons à ce jour un total de
quatre cent quatre vingt seize (496) taxons et stades d'algues marines benthiques.
Parmi ces espèces le genre Caulerpa, dont l'espèce C.racemosa var cylindracea, est nouvellement introduite en Méditerranée, faisant ainsi l'objet de cette étude.
Caulerpa racemosa var. cylindracea (Sonder) Verlaque, Huisman et Boudouresque est une algue verte (chlorobionte) faisant partie du groupe des Caulerpales (Ulvophycées), originaire des régions tempérées et subtropicales Australienne. (Verlaque et al. 2003).
1990 fut la date de la première découverte de Caulerpa racemosa (forme envahissante) dans la
région orientale de la méditerranée précisément devant le port de Tripoli en Libye (Nizamuddin, t 1991), cette espèce est dite Lessepsienne à comportement envahissant, elle possède certaines caractéristiques ; notamment des aptitudes géographiques, grande aire écologique, fort taux de dispersion, bon potentiel adaptatif et une isolation taxonomique.
Une fois établie dans un écosystème propice sous conditions favorables, cette souche subit une expansion géographique et s'intègre en augmentant sa population totale.
En Algérie, C. racemosa a été signalée pour la première fois en 2007, dans la région centre (port d'Alger, Bou- Ismail, Sidi Fredj et Tamenfoust) (Ould-Ahmed et Meinesz, 2007).